Une économie qui respecte les limites planétaires
L’économie du Donut, un concept novateur développé par Kate Raworth, qui propose une approche audacieuse pour repenser nos modèles économiques. Cette théorie vise à concilier le bien-être humain avec les limites de notre planète, en imaginant un cercle vertueux pour la prospérité. Dans cet article, nous explorerons les bases de l’économie duDonut, pourquoi elle suscite tant d’intérêt, et en quoi elle est essentielle pour répondre aux défis contemporains.
Qu’est-ce que l’économie du Donut ?
L’économie du Donut est un modèle de développement durable qui s’organise autour de deux cercles :un cercle intérieur, représentant les besoins sociaux de base, et un cercle extérieur, symbolisant les limites écologiques de la Terre. Entre ces deux cercles se trouve la « zone de prospérité », où chaque être humain peut vivre dignement sans compromettre les ressources planétaires.
Créée par l’économiste britannique Kate Raworth, l’économie du Donut invite les sociétés à sortir d’un cadre de croissance économique illimitée. Au lieu de cela, ce modèle prône une approche qui allie justice sociale et respect de l’environnement, encourageant à vivre bien sans dépasser les limites de la Terre.
Les composantes de l’économie du Donut
Le modèle du Donut se divise en deux composants principaux :
- Le socle social : Il s’agit des besoins fondamentaux qui devraient être accessibles à tous.Cela inclut l’accès à l’eau potable, la santé, l’éducation, le logement, la justice sociale, et la voix politique.
- Les limites planétaires : Ce sont les seuils environnementaux que nous ne devons pas franchir pour préserver la stabilité de la Terre. Cela couvre le climat, la biodiversité, la gestion des ressources naturelles, la pollution chimique, et bien plus.
Ce modèle est donc un cadre visuel clair qui illustre ce qu’une économie durable doit préserver, en évitant à la fois le déficit social(au centre) et la surexploitation environnementale (à l’extérieur).
Les origines du concept : de Kate Raworth à la diffusion mondiale
Le concept a été introduit en 2012, lorsque Kate Raworth a publié son ouvrage "Doughnut Economics : Seven Ways to Think Like a21st-Century Economist". Cette vision s’inscrit dans la continuité des réflexions sur la durabilité, mais propose une vision nouvelle, plus intuitive et visuelle.
La popularité de l’économie du Donut s’est amplifiée grâce aux mouvements sociaux et écologiques. Aujourd’hui, de nombreuses villes à travers le monde, comme Amsterdam, ont adopté ce modèle pour guider leurs politiques publiques. Ce qui était à l’origine une théorie économique abstraite est devenu un outil pratique pour promouvoir des changements concrets dans nos manières de consommer, de produire, et d’organiser nos sociétés.
L’économie du Donut : une réponse aux limites de la croissance
L’ouvrage de Kate Raworth a marqué un tournant dans la pensée économique. Elle y présente sept idées clés pour une économie plus équitable, incluant le remplacement du PIB comme indicateur principal de prospérité. Les critiques du modèle de croissance économique illimitée ne sont pas nouvelles, mais Raworth a su capter l’attention en créant un cadre visuel puissant qui s’adresse à un large public.
Comment l’économie du Donut propose de repenser nos priorités économiques
L’économie traditionnelle met souvent l’accent sur la croissance, mesurée par le Produit Intérieur Brut (PIB). Cependant, le modèle du Donut nous invite à aller au-delà de ce simple indicateur. En plaçant les besoins humains et les ressources naturelles au cœur des préoccupations, cette approche révolutionne les priorités économiques.
En optant pour l’économie du Donut, on privilégie le bien-être global et la résilience des écosystèmes sur la recherche de la croissance purement quantitative. Cela signifie adopter des politiques qui permettent à tous de satisfaire leurs besoins essentiels, tout en veillant à ne pas épuiser les ressources de la planète.
Un nouveau cadre pour des politiques publiques audacieuses
Plusieurs villes, comme Amsterdam, ont déjà appliqué ce modèle à leurs politiques publiques. En adoptant le modèle du Donut, les responsables politiques ont mis en place des mesures visant à réduire les émissions de CO₂, tout en cherchant à créer une économie plus inclusive. La ville a par exemple élaboré une stratégie pour réduire les inégalités de revenus et augmenter les investissements dans des secteurs verts.
Des études de cas montrent que l’économie du Donut est également un outil puissant pour encourager les investissements dans les infrastructures durables, en mettant l’accent sur la durabilité à long terme plutôt que sur la rentabilité à court terme.
Pourquoi le modèle du Donut est adapté aux défis actuels
Les crises environnementales, comme le changement climatique et la perte de biodiversité, mettent en péril les équilibres fondamentaux de notre planète. De plus, les inégalités sociales se creusent, laissant de nombreuses personnes sans accès aux besoins de base.
Face à ces réalités, l’économie du Donut est un modèle pertinent pour intégrer la durabilité et l’équité sociale dans les décisions économiques. Ce cadre est particulièrement adapté pour répondre aux enjeux de notre époque, car il pousse les décideurs à repenser les politiques de manière holistique et à prendre en compte l’ensemble des impacts environnementaux et sociaux de chaque choix.
Les défis de l’implémentation de l’économie du Donut
Adopter l’économie du Donut peut se révéler complexe. Certaines entreprises ou collectivités locales peuvent éprouver des difficultés à identifier des indicateurs de progrès, car le modèle ne se limite pas à des chiffres précis comme le PIB. Cela peut nécessiter des outils de mesure spécifiques et une coordination entre de nombreux acteurs publics et privés.
L’exemple d’Amsterdam a montré qu’il est possible de surmonter ces défis en mettant en place des initiatives de collaboration avec les citoyens, les entreprises et les associations locales. Par exemple, la ville a créé des groupes de travail multi-parties pour superviser la mise en œuvre de projets liés au Donut, favorisant une prise de décision participative et des solutions adaptées aux besoins de chaque quartier.
Les limites et critiques de l’économie du Donut
Bien que ce modèle soit largement adopté, il n’est pas exempt de critiques. Certains économistes soulignent qu’il est difficile à mettre en œuvre, notamment en raison de la complexité des outils de mesure nécessaires pour suivre la progression des objectifs sociaux et environnementaux.
D’autres critiques proviennent de ceux qui estiment que l’économie du Donut manque de pragmatisme pour certaines régions du monde, où les priorités sont encore fortement orientées vers la croissance pour répondre aux besoins fondamentaux de la population. Néanmoins, malgré ces défis, le modèle duDonut reste une source d’inspiration et un guide pour repenser nos structures économiques.
Les perspectives d’avenir pour l’économie du Donut
Malgré ces défis, l’économie du Donut continue de gagner du terrain. Des initiatives comme le Doughnut Economics Action Lab se multiplient, offrant des ressources et des outils aux collectivités et entreprises souhaitant adopter ce modèle. Le futur du Donut se dessine avec l’émergence de solutions pratiques pour adapter les objectifs aux réalités locales, tout en conservant une vision globale de la durabilité.
Un nouveau cadre pour un avenir durable
L’économie du Donut offre une feuille de route audacieuse pour aborder les défis écologiques et sociaux de notre temps. En intégrant à la fois les besoins humains et les limites planétaires, ce modèle propose un cadre pour bâtir des sociétés plus justes et durables. En adoptant cette approche, il est possible de créer un futur où la prospérité collective est en harmonie avec la planète. Si ce concept vous intéresse, n’hésitez pas à approfondir vos connaissances et à rejoindre le mouvement mondial qui cherche à faire de l’économie du Donut une réalité.